Histoire utilisation du chanvre bio

On ne connaît en Europe qu’une espèce de ce genre de plantes, c’est le chanvre bio cultivé (cannabis sativa). Dans l’Asie méridionale, outre cette espèce, on en trouve une autre qui vient sans culture, et qui sert à un autre usage : comme elle est assez commune dans l’Inde, les botanistes l’ont nommée cannabis indica. Ses propriétés sont analogues à celles de l’opium et du tabac ; elle procure, dit-on, une ivresse gaie, un sommeil profond ou des rêves agréables, suivant la dose ou la préparation que les amateurs font varier à leur gré. D’ailleurs sa filasse est dédaignée par les cordiers comme trop grossière et difficile à mettre en œuvre.

Il est très probable que l’espèce naturalisée en Europe est originaire de la Chine ; cette opinion est généralement admise. Le chanvre bio se trouve dans la Russie asiatique, jusqu’aux frontières connues des deux empires, dans le gouvernement d’Irkoutsk. La plante n’a pas dégénéré en passant au nord de l’Altaï ; les étés de la Sibérie lui conviennent très bien, et suffisent pour amener sa graine à une complète maturité. Comme elle ne diffère point de celle que l’on cultive en Europe, on ne peut méconnaître que l’une et l’autre viennent de la même terre natale, et cette terre ne peut être que la Chine, ou quelque autre contrée de l’Asie méridionale.

On a dit et répété de livre en livre que le chanvre bio peut être cultivé dans tous les lieux habitables : l’exagération est trop évidente pour qu’on ne la reconnaisse pas au premier coup d’oeil, si on regarde comme habitables tous les lieux où l’homme a établi sa demeure.

On n’essaiera point de cultiver le chanvre bio en Laponie, ni vers le sommet des Alpes et des Pyrénées, etc. ; il y a donc une durée des froids qui interdit cette culture. D’autres régions plus vastes, telles que les steppes de l’Asie centrale, le Sahara de l’Afrique, les pampas de l’Amérique méridionale, repoussent toutes les cultures qui exigent une terre bien humectée ; et par conséquent le chanvre bio ne peut y réussir, quoique ces contrées ne soient pas sans habitants. De plus, il faut à cette plante un sol très riche, éminemment végétal, tandis qu’une multitude de végétaux alimentaires se contentent de terres médiocres et même pauvres.

L’Europe a reçu de la Chine une autre plante annuelle comme le chanvre bio, et dont les Chinois tirent aussi une filasse qu’ils préfèrent à celle du chanvre bio pour les cordages : c’est l’abution à feuilles de tilleul (sida tiliae folia). M. Abel, botaniste anglais, en a vu de grandes cultures dans plusieurs provinces de cet empire, et le chanvre bio y tenait beaucoup moins de place. Les Chinois nomment la première xing-ma, et la seconde ge-ma : la première partie de ces noms indique les différences des plantes, et la seconde partie leurs propriétés communes.

Des expériences comparatives faites en Europe sur l’une et l’autre, avec la précision que l’on peut y mettre, seraient d’un grand intérêt pour les arts, et peut-être aussi pour l’agriculture, quel que fût le succès ; elles apprendraient s’il nous convient d’imiter les Chinois en cultivant à la fois le chanvre bio et la plante rivale, ou s’il faut nous borner à celle que nous possédons depuis longtemps, et à laquelle nous ne renoncerions pas tout à fait, puisque les Chinois eux-mêmes la conservent.

La plante nouvelle embellirait les campagnes de ses fleurs jaunes, et de ses larges feuilles ; comme elle n’est pas dioïque, on n’aurait à faire qu’une seule récolte, au lieu de deux que le chanvre bio exige : la première pour les tiges à fleurs mâles, et la seconde pour les porte-graines. Si on se décidait à tenter ces expériences, on les continuerait assez longtemps pour les rendre décisives, on les varierait, on ne laisserait en arrière aucune des recherches propres à les éclairer et les compléter : leur objet mérite à tous égards qu’on s’en occupe avec l’attention la plus sérieuse.

On reproche à la culture du chanvre, lorsqu’elle est faite très en grand, l’insalubrité du rouissage, opération nécessaire pour donner à la matière textile une force qu’elle n’aurait pas sans cette préparation, et pour la séparer entièrement de la partie ligneuse, ou chenevotte. En effet, cet inconvénient est grave, mais peut-être est-il inévitable. Les efforts que l’on a faits jusqu’à présent pour y remédier n’ont pas eu de succès ; en Italie, les machines et les procédés qu’on a mis à l’essai pour remplacer le rouissage ont été promptement abandonnés ; les inventeurs français n’ont pas été plus heureux que les Italiens, et les annonces de broies mécaniques pour la préparation du chanvre non roui ont été démenties par des juges compétents.
Il n’y a pas encore d’espoir fondé que l’on parvienne bientôt à remplacer, par des procédés plus sains, ceux que l’on a suivis jusqu’à présent dans cette industrie agricole, aux dépens de la santé des cultivateurs, et des habitations voisines des eaux où de grandes quantités de chanvre sont soumises au rouissage.

Les Anglais suivent une marche qui les fait échapper à ce danger ; ils ne cultivent que peu de chanvre bio dans les trois royaumes, et se procurent par la voie du commerce celui que leur marine consomme. C’est principalement en Russie qu’ils vont s’approvisionner de cette matière où ils la trouvent en abondance, de bonne qualité et bien préparée. Ils ont essayé de s’affranchir de cette sorte de dépendance qui serait funeste pour leurs forces navales en cas de rupture avec le tzar.

Le chanvre bio du Canada pourrait remplacer celui de l’Europe, si la culture y était suffisamment encouragée ; il s’agissait de savoir s’il serait d’aussi bonne qualité. L’épreuve en fut faite et ne satisfit point. On reconnut cependant que l’infériorité du chanvre bio américain ne tenait qu’à une préparation défectueuse. On ne s’arrêtera pas sans doute à ce premier résultat : on ne perdra pas de vue les avantages réciproques de la métropole et de la colonie, et la culture du chanvre bio s’établira tôt ou tard dans le Canada, non seulement pour la marine anglaise, mais pour d’autres marines de l’Europe.

Aucun autre pays ne semble aussi propre à cette exploitation : un sol d’une admirable fertilité, un fleuve immense, des rivières qui reçoivent les eaux de grands lacs ; le rouissage n’y exposerait point les cultivateurs aux miasmes des eaux infectées ; cette opération serait faite loin de leur demeure, dans des masses d’eau qu’une petite quantité de matière en putréfaction ne pourrait altérer. On a calculé que l’importation du chanvre bio, de Russie en Angleterre, était à peut près le produit de trente-six lieues carrées, ou de la huitième partie de l’étendue moyenne d’un département français ; le Canada peut doubler, tripler ce produit, sans renoncer à aucune des autres cultures propres à son territoire et à son climat.

Le royaume de Naples fournit aussi du chanvre bio à l’Angleterre. Dans la terre de Labour, et aux environs de la capitale, la culture de cette plante était d’une telle extension, que les inconvénients du rouissage avaient pris une grande gravité et provoquèrent la sollicitude du gouvernement. Les cultivateurs eurent ordre de porter leurs chanvres dans le lac d’Agano, pièce d’eau d’une demi-lieue de tour, dont les bords sont réputés malsains, en sorte qu’on s’en éloigne pendant l’été. En consacrant ces eaux à un emploi qui devait les rendre encore plus malfaisantes, on n’ajoutait presque rien à leur mauvaise réputation.

En France on n’a pas la ressource de renvoyer à une colonie lointaine des travaux qui nuiraient ou déplairaient à la métropole ; et comme on n’y trouve rien qui ressemble au lac d’Agano, il faut bien se résoudre à continuer la culture du chanvre bio comme on l’a faite jusqu’à présent. La consommation diminuera quelque peu par l’emploi des câbles de fer dans notre marine. On ne peut s’abstenir de faire des voeux pour que les chenevières soient plutôt restreintes que multipliées, et que d’autres exploitations agricoles aussi lucratives et moins insalubres s’emparent d’une partie des excellentes terres réservées actuellement pour le chanvre bio.

Il semble que l’art du cordier soit sur le point de faire d’importantes acquisitions. Déjà les mémoires de la Société d’agriculture de Turin nous ont annoncé que M. Giobert est parvenu à faire, avec l’écorce de l’acacia vulgaire (robinia pseudo-acacia), des cordes aussi belles et aussi fortes que celles du chanvre bio. On dit que des essais de cordages en coton ont été faits aux Etats-Unis. Sur la Méditerranée, on n’a pas tout à fait renoncé aux cordages de spart. Nous ignorons encore si la préparation de la nouvelle plante chinoise, pour séparer la filasse, ne mérite pas les justes reproches que l’on a faits à celle du chanvre bio.

Préparation du cordage de chanvre bio
Préparation du cordage de chanvre bio

Quant au phormium, on sait déjà qu’il ne compromet nullement la santé des manipulateurs. De plus, cette plante est vivace, et sa culture paraît très facile ; mais en quels climats peut-elle prospérer aussi bien que dans la Nouvelle-Zélande ? A quelle latitude faut-il l’arrêter dans notre hémisphère ? Voilà des recherches qui ouvrent aux agronomes une vaste et honorable carrière, quoiqu’elles soient limitées aux matières textiles propres à la fabrication des cordages.

Rappelons ici d’autres recherches dont le chanvre bio et le lin furent l’objet. A l’époque de sa toute puissance, Napoléon offrit une récompense d’un million à l’inventeur d’une machine pour filer ces matières ; mais le génie de la mécanique ne répondit pas à l’appel. Plus tard on fit quelques efforts en Italie ; deux mécaniciens de ce pays produisirent presque en même temps deux solutions différentes du fameux problème et les journaux italiens firent l’éloge de l’une et de l’autre ; mais ces journaux prodiguent quelquefois la louange. Depuis ce temps, les deux machines à filer le chanvre et le lin sont aussi complètement oubliées que les broies mécaniques pour séparer la filasse du chanvre bio sans rouissage.

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Histoire du chanvre bio

Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l’homme, au Néolithique, probablement en Asie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents. Jadis, le Canabis sativa, était considéré comme une plante magique hypocrite associée à la magie.

Néolithique

L’origine géographique du chanvre n’est pas certaine : plaines de l’Asie centrale dans le secteur du lac Baïkal pour certains, région moyenne du fleuve Jaune en Chine pour d’autres, ou encore contreforts indiens de l’Himalaya. Les plus anciennes traces archéologiques de son utilisation par l’homme ont été retrouvées en Chine, dans l’un des foyers de la révolution agricole néolithique. Les fouilles du site néolithique de Xianrendong (dans le Jiangxi), daté de 8000 av. J.-C. ont ainsi livré de la céramique, certains pots décorés de fibres spiralées de chanvre. Il s’agirait donc d’une des premières plantes domestiquées par l’homme, probablement tout à la fois pour ses fibres solides, ses graines oléagineuses nourrissantes et les propriétés médicinales de sa résine.

Antiquité

La plus ancienne tradition d’un usage médical du cannabis semble également chinoise : la plante fait partie des trois cent soixante-cinq remèdes d’origine végétale décrits dans le plus vieux traité de pharmacopée de l’humanité retrouvé à ce jour. Le Shen nung pen Ts’ao king (Traité des plantes médicinales de l’empereur Shen Nung), 2737 av. J.-C. ne donne pas d’indication thérapeutique précise, du moins dans sa version originelle : antalgique, anti-émétique, laxatif, etc. Il est amusant de noter que c’est à ce même empereur Shen Nung que la légende attribue la découverte d’une autre plante psychotrope dont l’usage est aujourd’hui répandu sur tous les continents, le thé.
En Égypte antique, on trouve également une trace écrite de l’utilisation médicinale du chanvre. Ainsi le papyrus Ebers (rédigé 1500 ans av. J.-C.) mentionne l’utilisation d’huile de chènevis pour soigner les inflammations vaginales (formule n°821, p.96, lignes 7-8).
Le cannabis était bien connu des Scythes, si l’on en croit l’historien grec Hérodote (450 av. J.-C.), qui décrit une séance de fumigation collective entraînant l’hilarité des participants. Le professeur Serguei Ivanovich Rudenko, archéologue russe, a confirmé l’utilisation courante du cannabis par les Scythes avec la découverte en 1929 sur le site de Pazyryk d’un chaudron de bronze rempli de graines de chanvre carbonisées, ainsi que des vêtements de chanvre et des encensoirs métalliques. Ces peuplades nomades, qui ne pratiquaient pas l’agriculture, ont probablement joué un rôle dans la diffusion du chanvre, à travers leurs migrations dans les steppes eurasiennes. Le chanvre est en effet une plante rudérale, qui colonise les habitats anthropisés (perturbés par l’homme). Elle est écologiquement adaptée aux milieux ouverts (donc ensoleillés), aux sols riches en azote (à cause des déjections des troupeaux), caractéristiques des abords de campements.
Depuis l’Antiquité, les peuples germaniques cultivaient également le chanvre, au moins pour ses fibres — utilisées pour la fabrication de vêtements et de cordes pour les bateaux. Ainsi, à Eisenberg dans le Thuringe, des fouilles archéologiques ont mis au jour des semis de chanvre à côté de poteries datant de 5500 av. J.-C. La découverte de la plus ancienne pipe du monde dans des tombeaux datant de l’âge de bronze (1500 av. J.-C.), à Bad Abbach (Bavière) tend à prouver que l’absorption de psychotropes sous forme de fumée inhalée en Europe est bien antérieure à la découverte du Nouveau Monde. Cela ne suffit pas pour autant à affirmer que le cannabis était fumé par les anciens Germains. On sait en revanche que, avant la promulgation de la « loi de pureté » Reinheitsgebot, en 1516, influencée par les prescriptions de la moniale Hildegarde de Bingen – qui s’était entichée du houblon – nombreuses étaient les plantes aromatiques et psychotropes qui servaient à renforcer le goût et les effets des bières de l’Antiquité et du Moyen Âge, et à en améliorer la durée de conservation. Le cannabis a de fortes chances d’en avoir fait partie, aux côtés d’autres plantes « magiques » locales : achillée millefeuille, ivraie enivrante, myrte des marais, lédon des marais, marjolaine, trèfle d’eau, armoise, germandrée, genêt à balais, jusquiame, sauge des bois…
Dans l’Empire romain, on retrouve la trace du chanvre dans plusieurs écrits, comme ceux de Pline l’Ancien. Celui-ci y consacre un paragraphe dans son Histoire naturelle (livre XIX traitant de la culture du lin et de l’horticulture) où il donne de précieux conseils en matière de choix variétal, date de semis, de récolte, etc. Dioscoride évoque pour sa part le chanvre « qui fait venir au-devant des yeux des fantômes et illusions plaisantes et agréables. », tandis que Galien met en garde contre cette plante : « Certains mangent les graines frites avec des sucreries. J’appelle sucrerie les nourritures servies au dessert pour inciter à boire. Les graines apportent une sensation de chaleur et si consommées en grandes quantités, affectent la tête en lui envoyant des vapeurs chaudes et toxiques ». Au IIe siècle, les Romains vont introduire la culture du chanvre en Gaule avec celle du seigle, de la gesse et de la vesce. La fouille archéologique de la villa de Saint-Romain de Jalionas (Isère) met ainsi à jour plusieurs aires de rouissage du chanvre. Le plant de chanvre doit en effet subir une décomposition partielle afin que le ciment pectique et les fibres ligneuses se désolidarisent des fibres de cellulose. L’immersion des pieds dans l’eau permet d’accélérer ce processus. D’autres découvertes archéologiques, aussi bien dans la région de Marseille que dans le Sud-Ouest (site de Al Poux dans le Lot) laissent cependant supposer que le chanvre était cultivé et utilisé en Gaule bien avant la romanisation.
En Chine, l’époque des Han occidentaux, au iiie siècle le grand chirurgien Hua Tuo réalise des opérations sous anesthésie en utilisant le chanvre indien. Le terme chinois pour anesthésie (麻醉 : má zuì) est d’ailleurs composé de l’idéogramme qui désigne le chanvre, suivi de celui qui signifie l’ivresse.
Le cannabis serait mentionné dans la Bible, par exemple dans le livre de l’Exode, l’Éternel ordonne à Moïse de fabriquer une huile sainte avec « cinq cents sicles de myrrhe, de celle qui coule d’elle-même; la moitié, soit deux cent cinquante sicles, de cinnamone aromatique, deux cent cinquante sicles de roseau aromatique ». Ce dernier ingrédient (kaneh bosm en hébreu) pourrait être le chanvre… La preuve de l’usage médicinal du cannabis au Proche-Orient a été faite en 1993 quand une équipe d’archéologues ont découvert à Beit Shemesh, entre Jérusalem et Tel-Aviv un tombeau contenant le squelette d’une jeune fille de 14 ans environ. Des pièces romaines ont permis de dater cette tombe au ive siècle de notre ère. La région pelvienne contenait le squelette d’un fœtus à terme, de taille trop importante pour permettre une délivrance par les voies naturelles. Un résidu carbonisé trouvé sur l’abdomen de la jeune fille a révélé à l’analyse spectrographique contenir du delta-6-tétrahydrocannabinol, un composant stable du cannabis. Les auteurs de la découverte ont supposé que ces cendres provenaient de la combustion de cannabis dans un récipient, administré à la jeune fille comme inhalant pour faciliter l’accouchement.

Moyen Âge

Au Moyen Âge, l’empereur Charlemagne va fortement encourager la culture du chanvre. Il s’agit alors d’une denrée stratégique, gage de prospérité, en raison des nombreuses utilisations permises par sa fibre : vêtements, cordages, voiles.
À la même époque, les Arabes apprennent de prisonniers de guerre chinois le secret de la fabrication du papier, après la bataille d’Atlah. Celui-ci est obtenu à partir d’écorce de mûrier et de fibres de chanvre.
Une seconde vague de diffusion de la culture du chanvre accompagnera donc les invasions arabes, en Afrique du Nord, puis en Espagne, en France, en Sicile. Les Arabes ont en effet perfectionné la technique de fabrication du papier à partir de chanvre, papier qui sert de moyen de diffusion des manuscrits arabes, dont le Coran, mais également de nombreux textes de portée scientifique (mathématique, astronomie, médecine, etc.), littéraire ou philosophique. Ils installent leurs moulins à papier en Andalousie au début du xie siècle. Les traités médicaux arabes et perses décrivent de manière détaillée l’action du chanvre et son potentiel thérapeutique.
L’abbesse allemande Hildegarde de Bingen (1098-1179) en cultive dans le jardin du couvent, aux côtés d’autres simples, sous le nom de « Cannabus ». Elle préconise son usage pour combattre les nausées (anti-émétique) et contre les douleurs à l’estomac.
À la même époque (1090) Hassan Ibn Sabah établit ses quartiers dans la forteresse d’Alamut, au Nord-Ouest de l’Iran actuel et met en place un ordre guerrier. Cet ordre est doté d’un corps d’élite constitué d’hommes entièrement dévoués à sa cause et prêts à mourir pour elle. Marco Polo, mentionne « certain breuvaige à boire, par le moyen duquel ilz estoient incontinent troublez de leur esperit, & venoient à dormir profondement », pour le conditionnement des fedayins. Plusieurs auteurs du xixe et du xxe siècle se sont inspirés de ce récit dans leurs œuvres, reprenant ou contestant l’hypothèse linguistique qui ferait dériver le terme assassin de l’arabe « haschischiyoun » ou « haschaschin » (mangeurs d’herbe), et signerait l’usage du chanvre indien par cette secte ismaëlienne.
C’est en terre d’Islam qu’est édictée la première interdiction concernant le cannabis : en 1378, l’émir Soudoun Sheikouni interdit la culture du cannabis en Égypte, à Joneima, et condamne ceux pris en train d’en consommer à avoir les dents arrachées.

Renaissance

À la Renaissance, l’Église s’attaque à la sorcellerie en s’appuyant sur les tribunaux de l’Inquisition. Le pape Innocent VIII assimile en effet la sorcellerie à une hérésie. La bulle papale Summis Desiderantis Affectibus, en 1484, donne le chanvre pour un sacrement du sabbat de Satan. Cette décision va contribuer à marginaliser un savoir populaire ancestral en matière de plantes médicinales. Mais la même année est imprimée la première édition illustrée de l’Herbarius pseudo-Apulée, dans lequel apparaît le chanvre. Paracelse décrit également la plante dans plusieurs de ses travaux. Et plusieurs célèbres herbiers allemands, dus à Otto Brunfels, Hieronymus Bock et Leonhart Fuchs contiennent des planches dédiées au chanvre. François Rabelais, dans son Tiers Livre décrit sur le mode humoristique une plante merveilleuse qui ressemble à s’y méprendre au chanvre : le Pantagruélion. En Inde, Bhavamishra décrit dans ses traités médicaux les propriétés et les préparations à base d’opium et de cannabis.

Illustration de le récolte du chanvre bio
Illustration de le récolte du chanvre bio

Temps modernes

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les puissances européennes se disputent la suprématie navale et le contrôle des points de passage stratégiques, alors que les échanges maritimes intercontinentaux sont en plein essor. Les navires sont alors propulsés par la seule force du vent. Le chanvre est utilisé pour fabriquer les cordages, les câbles, les échelles et les haubans, ainsi que les voiles. « Un navire de taille moyenne utilise 60 à 80 tonnes de chanvre sous forme de cordages et 6 à 8 tonnes sous forme de voile, par an. », relève le professeur agrégé d’histoire Serge Allegret. Le chanvre a donc pendant cette période la place d’un matériau stratégique, au même titre que le charbon quand apparaîtront les machines à vapeur ou le pétrole aujourd’hui. En France, Colbert crée en 1666 la corderie royale associée à l’arsenal de Rochefort sur Mer, et réalise un important travail pour sécuriser l’approvisionnement en chanvre national. Les marines hollandaise et anglaise sont équipées de voiles tissées aux Pays-Bas à partir de chanvre d’excellente qualité produit en Livonie (actuels pays baltes). Grâce à la technique du tissage à un seul fil, les toiles obtenues sont plus performantes (solides, légères et souples).

Diderot et d’Alembert dans leur Encyclopédie détaillent la culture et le travail du chanvre, et mentionnent ses propriétés psychotropes : « Le Chanvre est cultivé, comme plante textile, dans un grand nombre de pays. Toutes ses parties exhalent une odeur forte, extrêmement désagréable, et les émanations qui se dégagent des chènevières causent des vertiges, des éblouissements, en un mot une sorte d’ivresse. […] Enfin, les feuilles de la var. indica servent, en Orient, à la préparation du hachich. ».
Le chanvre aurait été présent aux Amériques avant la colonisation : Jacques Cartier rapporte en avoir vu, dans son journal de voyage. L’archéologue Bill Fitzgerald a découvert à Moriston en Ontario des pipes vieilles de 500 ans, contenant des traces de résines de cannabis. Toujours est-il que les colons européens entreprirent la culture du chanvre à grande échelle. George Washington, premier président des États-Unis d’Amérique, en cultivait sur sa plantation, comme en témoigne son journal. En 1794, il donne l’instruction suivante à ses hommes : « Prenez le plus possible de graines de chanvre indien et semez-en partout. » (Make the most of the Indian hemp seed and sow it everywhere). Au Canada également, plusieurs mesures sont prises pour favoriser le développement de cette industrie : subventions, incitations fiscales, distribution de graines aux fermiers en 1801…

Époque contemporaine

Victime d’une tentative d’assassinat par un Égyptien en état d’ivresse cannabique, au cours de la Campagne d’Égypte, Bonaparte édicte le 8 octobre 1800 un décret interdisant dans toute l’Égypte l’usage du hachisch.
Dans les Caraïbes anglophones, l’usage psychotrope du cannabis serait selon certains auteurs une conséquence de l’abolition de l’esclavage en 1833. Celui-ci aurait été importé avec la main-d’œuvre indienne destinée à remplacer les anciens esclaves noirs dans les plantations de canne à sucre. Main d’œuvre qui emmena dans ses bagages des graines de chanvre indien. Le nom donné aux indiens fut collie et, aujourd’hui encore, les rastas utilisent, entre autres, le terme coolie weed pour évoquer le cannabis.
Des gravures sur cuivre du xixe siècle montrent que les berges du Rhin étaient, à l’époque, couvertes de grands champs de chanvre.
En 1844, Théophile Gautier et le docteur Jacques-Joseph Moreau fondent le club des Hashischins. Voué à l’étude du cannabis, il sera fréquenté par de nombreux artistes français.
Au xixe siècle, le cannabis était utilisé en Occident pour ses vertus médicinales, sous forme de teinture (extrait alcoolique). C’est le médecin irlandais William Brooke O’Shaughnessy qui le présenta comme médicament après un séjour de neuf ans aux Indes, en 1841. Le cannabis fut ainsi prescrit à la reine Victoria pour soulager ses douleurs menstruelles. L’extrait alcoolique de cannabis était également commercialisé aux États-Unis. Dans la vieille Europe comme aux États-Unis, cette teinture était l’un des médicaments les plus vendus par les officines de pharmacie. Mais, à la fin du xixe siècle, son succès commença à décliner, suite à l’apparition et au fort succès d’autres médicaments tels que l’aspirine. L’adolescent Ernst Jünger tombe par hasard en 1920 sur un vestige de cette époque, sous la forme d’un vase de porcelaine portant la mention « Extr. Cannabis ». Il raconte son expérience malheureuse (que l’on qualifierait aujourd’hui de bad trip) dans son essai Approche, drogues et ivresse.
Autre anecdote surprenante, des cigarettiers lancent à la fin du xixe siècle sur le marché européens plusieurs marques de cigarettes au cannabis, en jouant sur l’image « orientale » de la plante : Arabische Nächte (Nuits Arabes) (9 % de cannabis), Harem (9 %), etc.
Les Mexicains le cultivent également et commencent l’exportation des sommités fleuries vers le Texas dès 1910. C’est d’ailleurs aux Mexicains que l’on doit l’usage du mot marijuana qui, à l’origine, désignait une cigarette de mauvaise qualité.
Aux États-Unis, durant les années 1920 et 1930, le cannabis envahit le marché noir, devenant très populaire. Face à ce succès grandissant, mais surtout dans un contexte d’échec de la politique de prohibition de l’alcool, le lobby puritain s’intéresse au cannabis et les autorités mettent en place des campagnes dites de sensibilisation avec des slogans tel que Marijuana is Devil sur fond de diable enflammé. La police des stupéfiants de la Nouvelle-Orléans impute aux consommateurs 60 % des crimes commis dans la ville. Il s’agit d’une véritable entreprise de propagande, qui trouvera des alliés dans le lobby de l’industrie du coton, dans celle de la chimie (dont les lobbys du nylon et du pétrole) et dans une partie de la presse, dont les patrons ont des intérêts forestiers important (entre autres le magnat de la presse Randolph Hearst). Cette campagne appuiera son argumentaire sur le racisme ambiant, en combinant le dégoût des « nègres », de leur musique (le blues et le jazz) et les ravages fantasmés du cannabis (folie meurtrière, dégénérescence, etc.). Les journaux reprennent et répandent l’idée que violence et cannabis sont liés, à travers le pays et, en 1937, une loi instaure la taxation de la production, du commerce ainsi que l’usage industriel et médical, c’est le Marihuana Tax Act
L’accroissement dans le reste du monde de la production et du trafic de cannabis sont alors préoccupants et plusieurs gouvernements autres que celui des États-Unis s’inquiètent. Ainsi dès 1925, la convention internationale de Genève est acceptée par la plupart des pays du monde s’engageant à se battre contre le trafic de drogue. Parmi eux, la Turquie et l’Égypte veulent déjà inclure le cannabis dans la convention, avançant que sa consommation est à la base de la débilité humaine.
Concurrencé dans son usage textile par les fibres exotiques (jute, sisal, kenaf), et par les fibres synthétiques (nylon), concurrencé dans l’industrie papetière par le bois, le chanvre décline rapidement au cours de la première moitié du xxe siècle. En France, par exemple, 176 000 hectares sont emblavés en 1840. En 1939, la superficie cultivée n’est plus que de 3 400 hectares. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain relance la production de fibres de chanvre et réalise même un film de propagande intitulé Hemp for Victory (Le chanvre pour la Victoire). Lors du débarquement de Normandie, les Rangers commandés par le lieutenant-colonel James E. Rudder étaient équipés de grappins et de cordes de chanvre pour escalader les falaises de la pointe du Hoc. « Les cordes de chanvre alourdies par l’humidité se révélèrent inutilisables ».
Bien qu’il ait probablement été utilisé comme drogue occasionnelle durant son histoire, c’est aux États-Unis, parmi la scène jazz des années 1950 qu’on le voit devenir populaire, avec la Beat generation. Suivra avec une forte augmentation de son utilisation pendant les années 1960. Harry Anslinger, instigateur du système fédéral de lutte contre la drogue fait surveiller et ficher de nombreux artistes susceptibles d’en consommer : Count Basie, Cab Calloway, Duke Ellington, les membres du NBC Orchestra, Dizzy Gillespie, Lionel Hampton, Thelonius Monk, Louis Armstrong, etc. En Europe de l’Ouest, l’explosion de la popularité du cannabis coïncide avec le mouvement hippie : la consommation de drogue devient alors synonyme de contestation de la société bourgeoise.
Dans les années 1960, l’INRA et la Fédération nationale des producteurs de chanvre (FNPC) démarrent un programme de sélection variétale pour mettre au point des cultivars monoïques et à faible teneur en THC. Ces travaux permettent de relancer la culture du chanvre agricole dans plusieurs pays européens, car ils lèvent l’obstacle technique de l’important dimorphisme sexuel de cette plante, ainsi que les objections en rapport avec l’usage psychotrope.
En 1964, un laboratoire israélien dirigé par le professeur Raphael Mechoulam isole le THC, responsable de la majeure partie des effets psychotropes du cannabis.
À partir de 1971, la CEE encourage financièrement la culture de chanvre par les agriculteurs pour la production de fibres, dans le cadre de l’organisation commune de marché (OCM) portant sur le lin et le chanvre.
En 1976, après plusieurs années de tolérance d’entreprise de vente au détail de cannabis, les autorités des Pays-Bas décrètent officiellement la décriminalisation de la vente pour usage personnel, encadrée par un système de patentes. L’un des objectifs de la politique néerlandaise est d’éviter que les consommateurs de cannabis n’entrent en contact, via les revendeurs de rue, avec d’autres produits illicites (opiacés, cocaïne, etc).

L’essor des préoccupations environnementales, depuis la fin du xxe siècle, tend à stimuler le développement de filières chanvre, dans des domaines aussi variés que le textile, l’habitat, l’alimentation, les bio-carburants… Entre 1996 et 1999, les superficies cultivées en chanvre dans l’UE ont plus que doublé, passant de 13,7 à 32,3 milliers d’hectares, principalement du fait de l’Espagne.
2005 marque un tournant majeur dans l’histoire du cannabis thérapeutique puisque, avec l’assouplissement de la législation de certains pays – notamment le Canada et le Royaume-Uni -, la prescription médicale de THC étant autorisée.

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Histoire du chanvre bio

L’histoire du chanvre nous révèle qu’il est très probable que l’espèce naturalisée en Europe soit originaire de Chine ou d’une contrée de l’Asie méridionale ; cette avis est généralement admis. L’Europe a reçu de la Chine une autre plante annuelle comme le chanvre, et dont les Chinois tirent aussi une filasse qu’ils préfèrent à celle du chanvre pour les cordages, c’est l’abution à feuilles de tilleul (sida Mue folia).
Le chanvre serai donc l‘une des premières plantes domestiquées par l’homme, probablement tout à la fois pour ses fibres solides, ses graines oléagineuses nourrissantes et les propriétés médicinales de sa résine.

Au Moyen âge, l’empereur Charlemagne va fortement encourager la culture du chanvre. Il s’agit alors d’une denrée stratégique, gage de prospérité, en raison des nombreuses utilisations permises par sa fibre : vêtements, cordages, voiles.
Les Arabes ont perfectionné la technique de fabrication du papier à partir de chanvre ; papier qui sert de moyen de diffusion des manuscrits et de nombreux textes de portée scientifique (mathématique, astronomie, médecine, etc.), littéraire ou philosophique.

Histoire du chanvre bio
Histoire du chanvre bio

Au XVIIème et XVIIIème siècles, les navires sont alors propulsés par la seule force du vent. Le chanvre est utilisé pour fabriquer les cordages, les câbles, les échelles et les haubans, ainsi que les voiles.
«Un navire de taille moyenne utilise 60 à 80 tonnes de chanvre sous forme de cordages et 6 à 8 tonnes sous forme de voile, par an.», relève le professeur agrégé d’histoire Serge Allegret.
Le chanvre a donc pendant cette période la place d’un matériau stratégique, au même titre que le charbon quand apparaîtront les machines à vapeur ou le pétrole aujourd’hui.
En 1666, Colbert crée la corderie royale associée à l’arsenal de Rochefort sur Mer, et réalise un important travail pour sécuriser l’approvisionnement en chanvre national.

Concurrencé dans son usage textile par les fibres exotiques (jute, sisal, kenaf), et par les fibres synthétiques (nylon), concurrencé dans l’industrie papetière par le bois, le chanvre décline rapidement au cours de la première moitié du XXème siècle.
En France, par exemple, 176.000 hectares sont emblavés en 1840. En 1939, la superficie cultivée n’est plus que de 3.400 hectares.

Dans les années 1960, l’Inra et la FNPC (Fédération nationale des producteurs de chanvre) démarrent un programme de sélection variétale pour mettre au point des cultivars monoïques et à faible teneur en THC.

En 2010, 15 000 hectares de chanvre sont cultivés en Europe dont 9 à 10 000 dans l’Hexagone.

Le chanvre en Poitou-Charentes

A Ouzilly (Vienne), vers 1876, le bâtiment du moulin à blé appartenant à Léopold de Fouchier est transformé et loué à MM. Jamet et Prinet qui y installent une usine de traitement du chanvre. La roue du moulin fait fonctionner un pilon et une casseuse (ou broyeuse ?), tandis qu’une machine à vapeur entraîne les autres mécanismes.
Le chanvre récolté par les cultivateurs de la commune et des localités voisines est acheté par la maison Jamet-Prinet, qui en assure le traitement jusqu’à l’obtention de la filasse. Le rouissoir se situe juste de l’autre côté de la voie communale (il est aujourd’hui remblayé).
La filasse, portée à la gare de Saint-Genest-d’Ambière, est expédiée en grande partie en Amérique du sud via le port de Bordeaux. La fabrique atteint son plein essor dans les années 1900. En 1901, 21 habitants d’Ouzilly sont peigneurs de chanvre chez Jamet-Prinet.

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Construction en chanvre bio

Le chanvre fait un retour en force dans la construction des nos maisons écologiques (habitat sain, passif, à faible impact écologique).

Histoire

La construction en chanvre a commencé en France il y a presque vingt-cinq ans. C’est un voisin de La chanvrière de l’aube, Charles Rasetti, maître-maçon et bâtisseur travaillant à ce moment pour Mon Logis, qui eut l’idée et la superbe intuition d’utiliser la chènevotte, la partie intérieure de la paille de chanvre, dans la construction.
Charles Rasetti comprit que la nature très hydrophobe de la chènevotte poserait problème avec des liant hydrauliques et il chercha à l’imperméabiliser avec une technique utilisée dans son Italie natale pour le bois : l’imprégnation avec des silicates de sodium ou de potassium. Cependant ce procédé était relativement coûteux mais surtout il ne permettait des résultats totalement fiables.
Après quelques années et chantiers de construction, un artisan du nom de Yves Kühn se lança dans la mise au point un procédé de construction à partir de la matière agricole brute, pour construire des maisons entièrement en chanvre, à un coût accessible.
Il appela son procédé Canosmose: « CAN », pour cannabis et osmose, pour les échanges à tous les niveaux. La haute teneur en silice de la chènevotte, alliée aux capacités de cristallisation du procédé Canosmose, confère au mélange des qualités constructives globales.
À partir de 1993-1994, plusieurs chantiers furent réalisés du sud-est de la France à la Bretagne, en passant par plusieurs autres régions. Nous pouvons construire des maisons entièrement en chanvre: murs extérieurs, doublage de toiture, cloisons et dalles d’étage phonique, ainsi que la dalle de rez-de-chaussée. L’architecture de ce type de construction est vraiment d’une simplicité organique.
L’ossature bois est le squelette de l’édifice: système poteau-poutre avec bois intermédiaire pour fixer les banches, ou ossature bois à l’américaine.
Le béton de chanvre, est le muscle, la chair de l’édifice: véritable enveloppe protectrice dynamisante et respirante qui noie et enveloppe l’ossature.
Et comme pour les êtres vivants, il y a le derme et l’épiderme: les finitions qui protègent et favorisent les échanges. Les finitions peuvent être très variées et sont souvent issues de longues traditions de savoir-faire et de techniques subtils (le bois, les enduits).
En restant dans cette simplicité, les possibilités de créativité architecturale sont immenses; le matériau béton de chanvre coffré est superbe pour créer des architectures tout en courbes aux ondes de formes bénéfiques. L’ossature sert pour installer le coffrage d’une façon simple et où l’on viendra déposer le béton de chanvre par couches successives et tasser à l’aide d’un peigne étroit.
Cet art de bâtir apporte une unité constructive sans pont thermique, ni phonique, une maison tissée à la main. D’un seul acte, on crée un cocon, une coque monolithique, qui devient un véritable poumon harmonisant et régulant les variations thermiques.
On aborde ici un autre type de construction qui ne se raccorde plus au concept de l’isolation dans le sens de se couper de l’extérieur, de contenir hermétiquement de l’air à chauffer ou à refroidir. On parle plutôt de régulation thermique et hygrométrique qui est vraiment très dynamique tant pour le chaud que pour le froid.
Les qualités du béton de chanvre peuvent aussi être appréciées en rénovation pour niveler un plancher ou refaire ou finir les murs en enduit texturé de chanvre (support compatible; baguette à plâtre, béton, pierre, etc…), ou encore, en doublage de toiture ou de comble.
Le béton de chanvre se réalise par le malaxage de ses constituants. Le malaxeur est l’outil qui a été expérimenté et éprouvé à cet effet, car il permet de bien mélanger ce matériau qui est léger sans avoir à humidifier en excès. Les éléments qui s’unissent dans le mélange sont issus de longues traditions et de savoir-faire universels très répandus sur la planète.
« En partant du D.T.U. 26.1 (mai 1990), l’alliance plâtre gros (gypse pur sans adjuvant) et chaux aérienne naturelle C.A.E.B. (qu’on appelle aussi chaux hydratée), concernant les enduits traditionnels, est adaptée au besoin du chanvre (chènevotte) dans les situations voulues (…) La chaux aérienne a une action fongicide et répulsive pour les animaux et conduit le mélange à sa pétrification ».
La chènevotte est obtenue par défibrage mécanique. Au Canada, cette matière première est disponible chez nos voisins ontariens qui ont des installations pour la transformation. C’est depuis 1998 que nous pouvons de nouveau cultiver le chanvre au Canada moyennant un permis et certaines conditions de la part de Santé Canada. Au Québec, on cultive principalement le chanvre pour le chènevis (la graine), qui a des débouchés alimentaires et cosmétiques.

Isolant naturel à base de chanvre bio
Isolant naturel à base de chanvre bio

Avantage de la filière

L’utilisation du chanvre valorise et créé un pont entre l’agriculture et la construction. C’est une culture annuelle généreuse et abondante: culture non-irriguée, ne nécessitant pas d’apport chimique, d’une vitalité et d’un équilibre où n’interviennent pas les produits phytosanitaires, pesticides et insecticides.
La rapidité de son développement ne laisse pas de place aux dites mauvaises herbes. Son implantation améliore notablement les structures du sol et le nettoie. Une bonne gestion et l’utilisation de toutes les parties de la plante en font une culture dynamique écologique d’avenir: papier plus écologique, textile, médecine, alimentation, construction, etc…

Développement de la filière

Des initiatives se développent pour créer des filières courtes en vue de développer la culture et l’utilisation du Chanvre.
Lo Sanabao [1] est une action collective dans le cadre des CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture en milieu rural). l’objectif est de construire une filière locale courte de valorisation du chanvre, en particulier de produire du chanvre utilisable dans le bâtiment autour d’un cahier des charges, d’une structuration de la vente et de l’amélioration des connaissances techniques par la formation.

Association Chaux-Chanvre

Béton de chanvre

Le béton de chanvre est un mélange de bois de chanvre (chévenotte) et de liants naturels (la chaux par exemple). Il est utilisé tant pour élever des cloisons (porteuses ou non) que pour réaliser une dalle destinée à être carrelée ou revêtue de parquets en bois.

Murs porteurs

Plusieurs possibilités existent pour remplir une structure porteuse en bois avec du chaux-chanvre.
La technique du banchage est beaucoup utilisée. Il s’agit de couler un mélange de chaux-chanvre entre des pièces de bois. On peut utiliser la technique du lattis; ce sont des lattes qui retiennent le mélange. Elle est plus isolante, il y a moins de retrait donc pas de fentes d’air au contact du bois et elle est plus facile à faire qu’avec les banches à visser/dévisser.

Murs cloisons

Il existe également des blocs tout faits de chaux-chanvre, des blocs de chanvre supprimant les temps de séchage sur chantier.
Le bloc « Chanvribloc » est un élément de construction plein à isolation répartie. Son lambda est de 0,07. Il est constitué de « chènevotte » et de chaux naturelles sans adjuvant. Il est utilisé pour la construction de murs associés à une structure poteaux poutre placée à l’intérieur du bâtiment (pour une suppression totale des ponts thermiques). Il est aussi utilisé en isolation extérieur et intérieur.
Le bloc « Easy-chanvre » est un élément de construction d’isolation non porteur constitué de chènevotte et de chaux (85% de chaux aérienne et 15% de chaux hydraulique). Comme ils sont non-porteurs, c’est bien la structure en bois qui doit être porteuse. Deux cheminées verticales de 7 x 17 cm (ou 17 x 17 cm pour les blocs corniers) sont ménagées dans chaque bloc afin de recevoir les éléments d’ossature en bois.
On peut aussi préfabriquer des éléments (principalement des murs) à l’usine et les assembler en chantier. La préfabrication présente plusieurs avantages.

Dalles (sols isolants)

Ce procédé est utilisé principalement pour la réalisation de chape isolante, légère et résistante, en rez de chaussé ou pour un sous-sol avant de dresser les murs de la maison. Il doit être réalisé sur une surface délimitée par les murets (socles de la construction). Un hérisson de galets est d’abord réparti sur le sol pré nivelé, ceci afin de permettre l’aération de la dalle ainsi qu’un drainage des eaux de ruissellement (et l’installation aussi des canalisations de l’habitation), évitant ainsi les remontées d’humidité. Ce hérisson est constitué de galets de 6 à 15 cm de diamètre (les gros d’abord, puis les plus fins) sur une épaisseur de 20 cm environ (selon nature du sol); une fois installé, il est nivelé. Vient ensuite la dalle coulée en deux temps pour un bon tassement des matériaux. L’épaisseur totale conseillé de la dalle est de 15 cm. Le mélange de la chaux et de la « chènevotte » se fait dans un malaxeur (plus pratique et moins bruyant qu’une bétonnière). Pour les dosages pour couvrir 2,8m2 sur 7,5 cm d’épaisseur compter : 100 litres de chènevotte, 20 litres d’eau, 30 litre de sable de pierre ponce, 20 litres de chaux aérienne. Le sable de pierre ponce amplifie la carbonatation (réaction chimique de la chaux) et donc fortifie la structure. Comptez environ 200 euros pour 10 tonnes de galets couvrant 50 m2 avec les drains agricoles. Pour la même surface ajoutez 1460 euros de dalle chaux:chanvre. La première passe est réalisée par morceau de 1 m x 1 m puis tassée à coup de dameuse et laissée séchée durant 48 heures. La seconde passe est mise à niveau à l’aide de lampourdes et d’une dameuse plus petite. L’ensemble sèche en trois semaines environ entre 15 et 20°C.

Enduit au chanvre

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Association d’un liant (terre, chaux aérienne [on y adjoint parfois de la chaux faiblement hydraulique],…) d’eau et de chanvre. Apprécié pour sa capacité d’isolation thermique. Il existe différents types de finition. On peut pigmenter dans la masse ou juste dans la couche de finition s’il y en a une.

Autres utilisations du chanvre en construction

Isolation phonique et thermique

Caractéristiques

C’est un bon isolant thermique et phonique (conductivité thermique variant de 0.039 à 0.048 W/(m.K) suivant le produit. Le chanvre est stable dans le temps, il ne se tasse pas. Il est résistant aux insectes et est imputrescible. C’est un matériau respirant, ce qui permet la régularisation de l’humidité. La laine de chanvre peut être utilisée en remplacement des laines minérales.
Sensible au feu (c’est du végétal), il peut recevoir un traitement ignifuge pour son usage dans le bâtiment.
Sous forme de panneaux ou rouleaux, le liant peut être en fibres de polyester (jusqu’à 25%) ou en laine de mouton (nécessite alors un traitement insecticide).

Conditionnement

En vrac, sous forme de :
granules non traités laine de chanvre Entre pannes
aux semi-rigides de laine de chanvre (panneaux, rouleaux).

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Préhistoire et antiquité

Chine (– 8000 ) et Kazakhstan (vers – 4000) : des archéologues du textile recensent les toutes premières traces de chanvre tissé. Vers – 500, Hérodote décrit le linge fin des Scythes et leurs bains de vapeur, du chanvre jeté sur pierres brûlantes. Des textes font mention de cordes de chanvre mélangées à un mastic végétal à l’époque Gallo-romaine (50 ap. J.-C.) : importé de Grèce vers Massilia, il y était transformé près du Vieux Port sur la Canebière (canebe = chanvre en occitan).

La corde, une des multiples utilisations du chanvre bio
La corde, une des multiples utilisations du chanvre bio

Chanvre et pharmacopée

Si la plante est déjà citée vers – 2727 dans un texte sur la pharmacopée chinoise contre le paludisme, les rhumatismes et comme sédatif, la légende raconte que Bouddha sur la route de l’Illumination aurait survécu d’une graine de chanvre par jour (vers – 544). Pour Hildegarde von Bingen (1098-1179), le chanvre soulage phlébite et douleurs d’estomac. Utilisé au XVIIIè contre les tâches de petite vérole, brûlures, gonorrhées ou fluxions, il fut prescrit à la reine Victoria pour soulager ses douleurs menstruelles. Après plusieurs années de prohibition, il entre aujourd’hui dans les soins préconisés lors de chimiothérapie et d’atteinte par le virus HIV.
Depuis la nuit des temps, son huile est extraite pour un usage domestique: huile de lampe, peinture, vernis, savon, industrie du cuir.

Chanvre et papier :une histoire liée

Mise au point par Tsai Lung pour l’empereur de Chine entre 62 et 117 ap. J.-C., la technique du papier à base de chanvre livrera ses secrets à l’occident à l’issue de la bataille de Samarcande (751). En 1456, Gutenberg édite la première Bible imprimée, sur papier de chanvre tout comme la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique en 1776.
1807: Canson dépose le brevet du papier calque fabriqué à base de filasse de chanvre.
En 1850, l’ère pétrochimique commence et le bois remplace le chanvre pour le papier sous l’influence du Canada et des Etats-Unis qui ne manquent pas de forêts.
Aujourd’hui, il se maintient surtout dans la fabrication de papiers spéciaux (papier Bible, cigarette), de sacs et de cordes.

Un bon p’tit gars de la marine

Les tout premiers cordages de chanvre connus, trouvés en Tchécoslovaquie en 1997, seraient datés de 26 900 av. J.-C.!
1492: 80 tonnes de voiles et de cordages de chanvre amènent les caravelles de Christophe Colomb en Amérique : la plante servira de monnaie d’échange dans toutes les colonies d’Amérique. Un intérêt dicté par les besoins de la Marine !

XVIIè et XVIIIè siècle : les puissances européennes se disputent la suprématie navale. Le chanvre est indispensable pour les voiles, les gréements (cordages, câbles, échelles, haubans) et les filets de pêche. Officiellement créée par Henri II en 1547, la Marine Royale Française s’élève au rang des flottes danoises, anglaises, espagnoles sous le règne de Louis XIV (1653). Richelieu puis Colbert hisseront la culture du chanvre au stade industriel en créant la Corderie de Rochefort sur Mer: un navire de taille moyenne nécessite alors 80 tonnes de chanvre pour les gréements et 9 tonnes pour les voiles.

Napoléon. Le blocus continental (1806) met l’Angleterre en péril. Pour s’approvisionner en chanvre, elle ouvre les ports de la Baltique (incendie de Copenhague) et pousse le Tsar à se détourner de Napoléon moyennant quelques subsides. La guerre du chanvre conduira à la désastreuse campagne de Russie.

Le chanvre à l’époque contemporaine

Même si la fameuse toile « de Nîmes », origine du jean, était filée de chanvre, l’arrivée du coton, du charbon et du pétrole conduit à l’abandon progressif de la culture du chanvre en Europe. Aux USA, les progrès de la chimie introduisent les fibres synthétiques (Brevet du nylon en 1938) en alternative aux fibres naturelles. Il faut donc combattre le chanvre ! En 1937, Le “Marijuana Tax Act” bannit le chanvre des cultures. Et de la pharmacopée américaine où il figurait pourtant en bonne place.

En 1942, l’armée américaine a besoin de ses qualités pour tisser toiles de tentes et cordages. Le gouvernement US produit alors le film de propagande “Hemp for Victory” destiné à promouvoir la culture de la fibre honnie.

Mais dès 1945, le nylon est là et la culture du chanvre définitivement bannie – via l’ONU – dans tous les pays du monde… Seules, la France et l’URSS résisteront.

Aujourd’hui, l’heure de la revanche a sonné !

La France est aujourd’hui le premier producteur européen. Plébiscité dans le monde entier pour ses qualités environnementales (puits de carbone, capteur de métaux lourds, digesteur d’effluents d’égouts, expert de l’éco-construction), le chanvre s’inscrit dans la modernité. A la pointe de l’innovation, le chanvre entre dans la composition des nouveaux matériaux bio-sourcés.

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